Méditer pour reconnaître l’essentiel
Si nous vivions chaque instant comme si nous l’avions choisi, nous aurions une tout autre perception de la vie.
Notre cerveau est une merveilleuse machine capable du meilleur comme du pire. Il nous permet de nous promener sur les sentiers de songes féériques mais est également capable de nous entrainer vers des abîmes et de nous y abandonner avec comme seuls partenaires la nostalgie et l’anxiété.
La nostalgie naît de notre regard empli de remords lorsque nous revisitons le passé. L’anxiété se déclenche dès que nous nous aventurons vers les rivages fictifs et incertains de l’avenir. Ces voyages, aussi pittoresques soient-ils nous éloignent de la conscience et du bien-être du moment présent.
Certes, le moment présent n’est pas toujours agréable à vivre. Il peut être source d’inconfort, de tristesse ou de colère. Mais si je le vis pleinement, en toute conscience, j’ai les moyens de désamorcer ces émotions désagréables et de m’en échapper. Je m'offre alors les moyens d’observer, de décortiquer et d’apprivoiser mon dispositif mental. Je peux m’éloigner du marasme existentiel dans lequel la société actuelle me plonge, je peux cultiver mon jardin intérieur, faire pousser mon mieux-être et fructifier ma joie.
Ce qui est anxiogène n’est pas l’événement que nous vivons mais la perception que notre cerveau nous impose de cet événement. Apprendre peu à peu à l’observer, à bonne distance, hors de la précipitation, permet d’en relativiser l’ampleur, la gravité et d’adopter, le cas échéant, des comportements plus éclairés et plus adaptés.
La pratique méditative en pleine conscience, permet cette métamorphose de notre expérience de vie. Animée par la bienveillance et l’indulgence envers soi-même, elle s’intègre lentement, une pratique à la fois. Elle infuse peu à peu, et s’invite dans des pratiques formelles comme dans des pratiques informelles pour finalement faire partie intégrante de notre quotidien.
Par chance, si notre mental est envahissant, il est également malléable. Ceci signifie qu’il est capable de s’effacer, de s’apprivoiser, de se brider pour laisser place à autre chose : à une présence pleine et entière, à une pleine conscience du moment présent. Il accepte peu à peu de laisser la méditation devenir la soupape permettant de libérer les tensions et de désengorger l’activité cérébrale.
Grace à l’extraordinaire faculté que nous avons d’intégrer la méditation de pleine conscience, nous parvenons à régénérer notre énergie, notre joie de vivre ; nous réussissons à vaincre nos sautes d’humeur, à rétablir un sommeil calme et réparateur, à retrouver énergie et entrain, à s’octroyer du temps de qualité, à déverrouiller des blocages anciens. Ce faisant, notre paysage mental change.
Face à un monde qui nous impose une surcharge cognitive toujours plus pesante, une détresse émotionnelle chronique et généralisée, un sentiment d’incertitude, d’insatisfaction et de déception, nous avons des portes de sortie. La pleine conscience en est une. En nous permettant de poser un regard soutenu sur soi, sur les autres, sur la vie, un regard sans jugement, un regard bienveillant, nous développons une façon d’agir plus mature, une meilleure stabilité intérieure et une meilleure aptitude à ressentir et à faire rayonner la joie qui est en nous.
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